Portraits

Créer des ponts entre les gens et le vivant

2025-11-03

Derrière l’initiative Mobilisation pour la restauration des milieux humides au Québec, il y a des personnes passionnées qui agissent au quotidien pour protéger et faire aimer ces milieux de vie uniques.

Le Réseau ambassadeur rassemble des bénévoles engagés qui souhaitent partager leurs connaissances et leur attachement aux milieux humides.

Dans cette série de portraits, nous partons à la rencontre des ambassadrices et ambassadeurs pour découvrir ce qui les anime et comment elles et ils contribuent à faire rayonner les milieux humides.

Créer des ponts entre les gens et le vivant : la mission de Geneviève

Technicienne en bioécologie, passionnée par les plantes, les champignons et les milieux naturels du Québec, Geneviève aime allier science et créativité à travers l’herboristerie, l’éducation et l’interprétation de la nature. Curieuse et proche du terrain, elle s’intéresse particulièrement aux écosystèmes humides, à leur flore unique et à leurs usages écologiques et culturels.

Que représentent les milieux humides pour vous ?

Les milieux humides représentent pour moi des écosystèmes d’une richesse exceptionnelle, où l’eau, la terre et la vie s’entremêlent en un équilibre fragile. Ce sont des lieux de résilience et d’abondance, essentiels à la santé de nos forêts, de notre faune et de nos communautés humaines.

En tant que technicienne en bioécologie, je les perçois comme de véritables laboratoires vivants, mais aussi comme des espaces d’émerveillement. Leur richesse est à la fois écologique, médicinale, artistique et sensorielle : on y trouve des plantes aux usages multiples, des formes et des couleurs inspirantes pour la création, et une beauté paisible qui invite à la contemplation, à la photographie et à l’observation calme de la vie qui s’y déploie.

Pourquoi avez-vous décidé de vous impliquer comme ambassadrice ?

J’ai choisi de m’impliquer parce que je suis convaincue que la sensibilisation est la première étape vers la reconnexion… et que de cette reconnexion naît la protection. Les milieux humides m’ont toujours fascinée, et j’admire profondément le travail de Canards Illimités Canada. Ayant travaillé plusieurs années au Comité ZIP du lac Saint-Pierre, j’ai eu la chance de participer à des interventions sur les plantes exotiques envahissantes et à des inventaires ornithologiques dans ces milieux.

Être ambassadrice, c’est pour moi la responsabilité de créer des ponts entre les gens et le vivant. C’est aussi une occasion d’apprendre, de partager et de semer une curiosité bienveillante envers ces milieux souvent méconnus, mais si précieux pour l’équilibre de nos écosystèmes et pour notre propre bien-être.

Le sentier des Migrateurs, à Maskinongé (Mélanie Jean Photographe)

Qu’aimeriez-vous que vos concitoyennes et concitoyens sachent et comprennent à propos des milieux humides ?

J’espère aider les gens à mieux comprendre l’importance écologique et culturelle des milieux humides, et à voir leur beauté autrement. J’aimerais que les gens comprennent qu’un marais ou un étang n’est pas un « terrain vague », mais un lieu vivant et vibrant, un véritable cœur battant de nos paysages. Ces milieux filtrent l’eau, régulent les crues, abritent une biodiversité unique et soutiennent la vie sous toutes ses formes. Les protéger, c’est préserver la survie d’espèces qui ne peuvent exister ailleurs.

Je souhaite rappeler que la nature n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être précieuse.

Comment les citoyennes et citoyens peuvent faire une différence pour mieux protéger ou valoriser les milieux humides ?

En posant de petits gestes quotidiens : éviter de drainer les zones humides, privilégier les aménagements respectueux de la nature, participer à la restauration d’habitats ou soutenir les organismes qui œuvrent à leur protection.

Mais surtout, en cultivant un lien d’attachement et de respect envers ces milieux et en partageant vos découvertes et vos connaissances avec les gens autour de vous, pour leur faire bénéficier à leur tour de toute cette beauté vivante.

Que ce soit dans les marais en périphérie du lac Saint-Pierre ou dans les marais salés de la Gaspésie, j’ai toujours ressenti la même fascination en marchant dans ces paysages changeants, au rythme de l’eau et du vent. Ces milieux m’ont appris la patience, l’observation et le respect du vivant. Être entourée d’oiseaux, de plantes et de silence, c’est comme retrouver un langage ancien entre la terre et l’eau ; un équilibre fragile, mais d’une beauté infinie.
Un grand chevalier (Mélanie Jean Photographe)
Frédérique Brais-Chaput
Chargée de projets en mobilisation et transfert de connaissance